Après le mot « web » en 1995, « subprime » en 2007 et « tweet » en 2009, c’est au tour du mot « Hashtag » d’être élu mot de l’année par l’American Dialect Society.
Rappelons que le symbole #, appelé hashtag, est utilisé pour signaler les mots-clés ou les sujets dans un Tweet. Il a été créé par les utilisateurs de Twitter comme un moyen permettant de catégoriser les messages. Ainsi, si vous utilisez un hashtag dans un compte Twitter public, votre tweet sera retrouvé plus facilement par les internautes.
Le succès de ce symbole est tel qu’il est également utilisé sur Instagram et que Facebook compte également l’adopter . En outre, il est devenu l’objet de nombreux excès qui remettent parfois en cause un concept pourtant séduisant, un couple américain allant jusqu’à nommer sa fille « Hashtag »…
Les dérives sont nombreuses
Sur Twitter, les Hashtags les plus populaires sont mis en valeur et classés dans la rubrique « tendances ». Si bien que les internautes se donnent souvent pour défi de faire remonter une de leurs créations dans cette rubrique. Certaines marques ont compris l’intérêt à se faire repérer en utilisant ces Hashtags, comme Oasis, qui parodie l’actualité ou qui participe aux jeux organisés par les Internautes. Ce billet de blog donne l’exemple de l’utilisation par Oasis d’un Hashtag très prisé des jeunes : #TasLairConQuand . A contrario, d’autres marques, notamment aux Etats-Unis, se sont faites chahutées par les internautes pour avoir utilisé les Hashtags tendances de façon bien trop opportuniste. Ainsi, en France, on a pu voir le hashtag #Téléthon utilisé à mauvais escient pour une toute autre cause .
Le Hashtag utilisé comme support de blague potache dérive parfois en propos homophobes, racistes ou antisémites. Les exemples comme #unbonjuif, #simonfilsestgay ou #simafilleramèneunnoir ont successivement créé la polémique et même donné lieu à des poursuites judiciaires.
De plus le Hashtag est victime de son propre succès : sa surexploitation l’a dénaturé. Ce fut récemment le cas aux Etats Unis où la rivalité entre les followers de deux artistes (Justin Bieber et One Direction) lors des MTV Video Music Awards a donné lieu à une véritable course aux Hashtags : environ 98 300 par minute… Dès lors ne pensez-vous pas que ce symbole perd son sens ?
Le « mot-dièse » est également utilisé comme vecteur de rassemblement ou de propagande dans les manifestions politiques « virtuelles », comme on a pu le voir récemment en France autour du Mariage pour tous, où partisans et opposants s’amusaient à détourner leurs hashtags respectifs.
Des marques se laissent piéger
Ce détournement de hashtag concerne également certaines marques, comme McDonalds aux USA avec la création de « #McDStories ». Le but de la marque était de faire réagir les internautes sur des expériences agréables passées dans ses restaurants. Or, ce hashtag a entrainé une déferlante de tweets assassins à propos du groupe, évoquant la qualité des produits vendus.
Le hashtag est donc un concept que les internautes se sont totalement appropriés, mais comme tout concept populaire, il peut générer certains excès. Les marques qui évoluent sur Twitter doivent donc constamment évaluer l’opportunité ou pas de l’utiliser pour faire le buzz.