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La Ligue du Lol, tout ce qu'internet n'a de pas drôle

Depuis un peu plus d’une semaine un étrange hashtag « #laLiguedulol » est apparu sur Twitter. Nom d’un groupe Facebook rassemblant plusieurs journalistes et communiquants, il est au centre de la polémique, ses membres étant accusés d’avoir harcelé des internautes.
Tout a commencé avec un tweet lancé la semaine dernière par un journaliste de Slate, Thomas Messias, qui évoque dans celui-ci une certaine « ligue du LOL », inconnue jusqu’alors. S’en suivent quelques réactions, qui vont, au fur et à mesure prendre une ampleur de plus en plus importante jusqu’à ce que le hashtag fasse partie des top tendances de Twitter le vendredi 8 février. Les témoignages de différentes femmes ayant eu à faire de près ou de loin à ce groupe se sont ensuite multipliés sur le réseau social, attestant de l’existence du groupe.

La ligue du lol, c’est quoi ?

Ce nom désigne le nom d’un groupe privé Facebook, créé par Vincent Glad (journaliste à Libération) à la fin des années 2000. Principalement actif entre les années 2009 et 2012, il regroupait une trentaine de personnes pour la plupart issues de rédactions parisiennes, du monde de la publicité ou de la communication. L’un de ses membres explique au quotidien Libération que ce groupe était là pour « se moquer de tout et de tout le monde« . C’est d’ailleurs avec la publication de l’article du journal, que la polémique enfle.
Dans ce papier, un autre ajoute qu’il y avait, les premières années, « un côté observatoire des personnages de Twitter, on s’échangeait des liens, des photos, on se moquait des gens ». Avant que les choses ne dérapent : « Cette observation du petit monde de Twitter s’est cristallisée sur des personnes, c’est devenu des feuilletons avec des personnages récurrents, des obsessions de certains membres du groupe. » Aujourd’hui le groupe et ses membres sont accusés d’avoir harcelé sur Twitter des utilisatrices, mais également quelques hommes, la plupart du temps féministes.

Les témoignages se multiplient

Et ces victimes, elles ne se sont pas faites attendre pour faire part de leurs témoignages et de leur dégoût, à l’image de celui de Valerie Rey-Robert, responsable du blog féministe Crêpe Georgette. D’autres expliquent qu’elles « n’oublient rien » des agissements de ces « sales petits mecs ». Daria Marx, cofondatrice du collectif Gras politique, écrivait également sur Twitter : «Je n’ai pas oublié non plus. La ligue du LOL. Et ses preux chevaliers féministes en 2019. Je vous crache bien à la gueule.» Dans l’oeil du cyclone, les membres tentent de se défendre tant bien que mal, mais l’aversion de la twittosphère ne cesse de croître.


Les cas eux, fleurissent, dans l’article de Libération, ou directement sur Twitter. Parmi ceux-ci, il y a par exemple celui de Stephen Des Aulnois auteur d’un montage odieux à l’encontre de Daria Marx que cette dernière explique : « J’étais grosse, donc je n’avais pas le droit à la parole. Un jour, l’un des membres de cette ligue a pris une image porno d’une nana grosse et blonde qui pouvait vaguement me ressembler et a commencé à faire tourner l’image sur Twitter en disant qu’il avait trouvé ma sextape. »
L’auteur du montage, par ailleurs rédacteur en chef du Tag Parfait affirme : « J’étais un peu plus « teubê » que maintenant, et oui j’avais photoshopé sa tête sur le corps d’une actrice qui lui ressemblait vaguement, ça m’a pris deux minutes et voilà. » Il a depuis supprimé ce tweet, reconnaissant que c’était très idiot. Nora Bouazzouni, elle aussi touchée par cette ligue l’assure : « Ils étaient absolument infâmes sur Twitter ».

Les sanctions tombent, les excuses aussi

Ces accusations de cyberharcèlement, très graves, ont rapidement mené à des sanctions de la part des rédactions où des journalistes touchés par le scandale travaillent encore. Lundi matin, trois jours après les révélations par libération de l’existence de ce groupe d’harcèlement, Alexandre Hervaud, numéro 3 du Web de Libération, et Vincent Glad, collaborateur pigiste du journal, ont été mis à pied « à titre conservatoire ». Le fondateur du groupe Facebook a eu beau poster un long texte sur Twitter, dans lequel il présente ses excuses, le magazine Brain magazine, pour lequel il écrivait également, a lui aussi suspendu sa collaboration avec le journaliste.


 
Epilogue
En semi-privé, particulièrement depuis leur profil Facebook, d’autres personnalités du secteur de la communication insinuent que l’affaire ne serait pas aussi simple, avec des bourreaux se posant en victimes, ou des personnes se disant aujourd’hui choquées d’apprendre ces horreurs, alors qu’elles auraient été au courant au moment des agissements.

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